Lesdiguières à Villemur (R. Mosnier)

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Lesdiguières à Villemur

Lesdiguières est-il venu à Villemur, a-t-il habité son Oustal ?

La question était posée.

Aujourd'hui on peut y répondre par l'affirmative. Son secrétaire Louis Videl, auteur de ses mémoires, relate que lors du premier siège infructueux de Montauban en 1621, le futur connétable s'est rendu dans sa bonne ville de Villemur. Il a su déjouer un complot où l'on voulait attenter à ses jours.

Lors de ce premier siège, Lesdiguières considérant les défenses de la ville de Montauban et les forces des assiégés, ainsi que la faiblesse de l'armée royale, avait préconisé d'entourer la ville de fortins et de la réduire par la famine plutôt qu'un siège coûteux et incertain. Le connétable de Luynes était d'un avis contraire, le roi Louis XIII habitait alors le château de Piquecos.

 

Livre Huitième, Chapitre XI, p. 714: Cependant le connétable (Luynes) ayant fait prendre la résolution du siège, l'armée s'avança pour se loger; le duc (Lesdiguières) prit le chemin de sa vicomtée de Villemur entre Tolose et Montauban pour s'y rafraîchir un peu. Comme il était en chemin à une lieue de Montche, petite ville proche de Montauban, il eut avis qu'il en était sorti 80 ou 100 hommes de pied et quelques 50 de cheval, conduits par Vignaux à dessein de l'enlever et que cette troupe se glissait à la faveur d'un bois, par l'intelligence d'un gentil-homme qui avait sa maison sur le chemin où il devait prier le duc de prendre la collation. Leurs approches lui ayant été confirmées par un paysan qui disait les avoir vus, il s'arrêta et s'excusant d'entrer dans cette maison où il envoya pourtant la duchesse et ses filles, il appela ses gardes et entre avec sa compagnie de chevaux légers qui lui avait été donnée pour l'escorter. Résolu de combattre ces gens, les fit reconnaître, montant sur un tertre propre à découvrir ce qui paraîtrait: mais leur cavalerie ayant fait un caracol ce que la plupart de ceux qui accompagnaient le duc prenaient pour un signe qu'il voulait combattre, lui qui ne manquait en ses conjectures, en jugea tout autrement et dit tout haut, qu'il branlait pour se retirer comme ils firent. Tellement qu'il continua son chemin sans interruption.

 

Ensuite Louis Videl parle du siège de Montauban où le connétable revint 8 jours après.