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centenaire de l'armistice

Lettres de "poilus" lues par les enfants de Layrac : Lettre 1 et Lettre 2

 

Discours du Maire de Layrac :

"Madame la députée suppléante

Monsieur le conseiller départemental

Monsieur le Président de la communauté de communes

Madame et Messieurs les Maires et leurs représentants,

Monsieur les représentants des forces de l’ordre

Messieurs les anciens combattants et portes drapeaux

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis pour commémorer l’armistice qui mit fin à la première guerre mondiale le 11 novembre 1918. Demain à 5h15 un siècle nous séparera de la signature du traité de paix, à Rethondes, en forêt de Compiègne.

Plus de cent ans que des peuples aux quatre coins du globe furent plongés dans une violence inouïe décimant plusieurs millions de personnes.

En France plus d’un million de soldats moururent et près de trois millions furent blessés ou mutilés. Les « gueules cassées », ils tenaient leur surnom des atrocités laissées par leurs blessures.

Chaque village paya un lourd tribut à cette guerre, qui, ravageant une génération entière, meurtrit autant les corps que les esprits.

Notre mémoire collective et individuelle doit garder le souvenir des souffrances, des vies brisées mais également des raisons qui conduire à la guerre.

Analyser les causes, c’est comprendre la logique des décisions politiques qui nourrirent le conflit. Comprendre le passé, c’est je l’espère, se prémunir du pire et tenter d’écrire un futur de paix.

Entretenir le souvenir est d’autant plus important qu’il n’existe plus aujourd’hui de témoin direct. A Layrac nous avons cependant encore des enfants de poilus, capables de transmission orale. Ecoutons les leur parole est précieuse.

Certains ont vu en la guerre un sujet de sublimation, de transcendance, qui conduirait l’humain à dépasser sa simple condition pour une cause supra-individuelle.

Peut être en était il ainsi en 40, quand il s’agissait de vaincre le nazisme. Je pense aux résistants guidés par le Général De Gaulle, qui ont puisé dans le courage et l’abnégation la force pour continuer le combat, pour restituer à la France ses valeurs et son identité.

14-18 était autre, l’origine du conflit s’encrait dans les nationalismes, dans les esprits orgueilleux de certains dirigeants qui souhaitaient imposer leur puissance, leur hégémonie sur une Europe désunie.

Il n’y avait rien de transcendant, rien de sublime à envoyer des paysans, des artisans, des journaliers, des enfants se battre pour défendre une cause qui souvent leurs échappait.

Quelques voies se sont élevées pour préserver la paix, pour étouffer les ferments de la division. Je citerai quelques lignes prononcées par Jaurès dan son discours à la jeunesse, je le trouve toujours d’actualité dans une Europe tentée par les divisions et dans un monde où les instabilités font naître des inquiétudes.

Jaurès disait : « Je vous dis, qu’aujourd’hui l’affirmation de la paix est le plus grand des combats : combat pour refouler chez les autres et en soi même les aspirations brutales, combat pour braver l’ignominie des fores de barbarie qui prétendent être les gardiennes de la civilisation Française ! »

Commémorer, ce n’est pas simplement se souvenir, c’est se souvenir pour agir autrement, pour construire des alliances, pour privilégier l’altruisme au repli sur soi, c’est bâtir les fondements d’une paix durable comme l’on fait Jean Monnet, Robert Schuman et Henri Spack avec la construction européenne au sortir de la deuxième guerre mondiale. Ce sont des actes comme celui-ci que nous devons à nos ainés disparus en 14-18 mais aussi aux générations à venir,  pour rompre avec les conflits successifs.

Pour nos ainés dont les noms figurent sur notre monument aux morts, pour à nos ainés ayant combattus et souffert pour la France, nous nous devons de maintenir vivante leur mémoire, nous nous devons de transmettre aux jeunes générations présentes aujourd’hui et à celles à venir, l’absolu nécessité de travailler, de transmettre leurs histoires pour construire une paix durable, la paix entre les peuples.

Je vais citer les noms inscrits sur notre monument aux morts et je vous demande de dire après chacun : Morts pour la France.

 Jean De FELZINS : Mort au combat en août 1914

 Jules METGE : 21 ans célibataire - Mort au combat le 12 novembre 1914

 Casimir BRÉGAIL : 21 ans célibataire – Mort au combat le 29 septembre 1915

 Louis COULOM : 20 ans célibataire – Mort au combat le 30 juillet 1916

 Joseph RIVIÈRE : 25 ans célibataire – Prisonnier de guerre mort en Allemagne le 5 novembre 1916

 Louis JAUR : 27 ans célibataire –Mort au combat le 04 septembre 1917

 Antoine ESQUIÉ : 27 ans marié – Mort de ses blessures le 14 Octobre 1917

 Henri REYNÈS : 46 ans marié 2 enfant – Mort de maladie aggravée au service le 21 novembre 1917

 Casimir ROQUES : 24 ans célibataire – Mort au combat le 6 décembre  1917

 Joseph ESQUIÉ : 25 ans célibataire – Mort au combat le 26 septembre  1918

 Jean-Baptiste GISQUET : 25 ans - Mort de maladie contractée au front le 8 octobre 1918

 Ernest CLAUVÉ : 21 ans célibataire – Mort des suites de son intoxication aux gaz le 29 mars 1919