20180503_Armistice

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Armistice

Discours de Thierry Astruc, Maire de LAYRAC/TARN, lors de la cérémonie du 73è anniversaire de l’armistice du 8 mai 1945.

Mesdames et Messieurs,

Nous commémorons aujourd’hui la fin de la Seconde Guerre mondiale qui se termina le 8 mai 1945 par la capitulation sans condition du Troisième Reich, il y a 73 ans.

Ce fut selon les termes de Winston Churchill la guerre de la barbarie contre la civilisation.

Les chiffres sont éloquents, 100 millions de combattants, 61 nations en guerre, 55 millions de morts, dont une majorité de civils.

Une politique abjecte s’est emparée d’une partie du monde, initiée par l’idéologie national socialiste en Allemagne, confortée par les autres nations de l’axe, l’Italie et le Japon.

Les crimes perpétrés ont pris des proportions inédites, et furent d’une violence particulièrement atroce et sans précédent.

La déportation en camps de concentration, à des fins d’extermination de populations entières, Juifs, Slaves, Tziganes, homosexuels, handicapés, communistes entre autres, a été ordonnée, structurée, organisée par le régime nazi. Le vocabulaire judiciaire d’alors ne permettait pas de qualifier l’ignominie de tels actes, il a fallu créer l’incrimination de crime contre l'humanité, pour condamner après guerre les génocides perpétrés, et notamment celui des juifs d'Europe.

Cette idéologie raciste, fasciste a pourtant réussi à s’imposer dans les consciences des peuples pour produire cette politique abjecte.

Les chambres à gaz furent construites, les camps de la mort furent gardés, les quotas journaliers d’enfants, de femmes et d’hommes assassinés furent respectés avec la même efficacité qu’une usine d’outillages. De telles politiques inhumaines ont certes pu émerger de l’esprit d’une personne, mais elles n’auraient jamais pu être appliquées à une telle échelle s’il ne s’était trouvé autant de gens pour les exécuter sans discuter.

Ce constat à conduit Stanley Milgram un des plus éminents psychologues du 20ème siècle à s’interroger sur la soumission à l’autorité. Comment des hommes ont pu accepter d’être complices d’une telle barbarie?

Cette question à certainement traversé l’esprit du Général De Gaulle quand en 1940, il décide de rejeter l'armistice signée par Pétain.

De Londres, le18 Juin il demande au peuple français de résister et de rejoindre les Forces françaises libres. Autrement dit, il demande aux français de ne pas se soumettre à l’autorité de l’époque, mais de suivre en conscience les valeurs de justice qui portent notre civilisation  et de défendre la devise de la France « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Le choix de De Gaulle était celui du courage, de la conscience et  de l’éthique, face aux calculs et aux intérêts immédiats. Comme bon nombre de résistants, il en a payé le prix en étant condamné à mort par le régime de Vichy, mais l’histoire lui en sera grandement reconnaissante.

Sans les alliés, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’URSS, sans le courage et l’abnégation de ces soldats américains débarquant en Normandie ce 6 juin 1944 sous les tirs ennemis, sans le courage et l’abnégation des résistants de toutes nationalités, sans le courage et l’abnégation des Justes qui au péril de leur vie ont choisi d’aider, de secourir des femmes et des hommes en détresse, sans le courage de ces femmes et de ces hommes qui par de simples actes du quotidien ont soutenu pour reprendre l’expression de Churchill « la civilisation contre la barbarie », l’histoire se serait certainement écrite autrement.

Cette commémoration c’est l’occasion 73 ans après l’armistice de leur rendre encore et toujours hommage.